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L'air du large, là dehors
25 mars 2010

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L'illusion la plus dangereuse, la plus séduisante, la plus inévitable peut-être, c'est de croire qu'on peut échapper à sa solitude dans l'amour. L'amour est un partage: deux être seuls qui partagent leur solitude. L'un offre l'asile de la sienne à l'autre, et l'autre accueille la solitude offerte, exposée, risquée, et en prend soin comme d'une chose précieuse et fragile. Et surtout n'essaie pas d'en délivrer celui ou celle qui la lui montre.
L'amour est ainsi une chance donnée à ce qu'il y a de plus secret, de plus tremblant, mais aussi de plus sauvage, en nous. Il est la préservation toujours renouvelée de cela, qui est si délicat qu'un rien peut l'obscurcir, et qui fait si peur aussi que le désir de ne pas le voir l'emporte souvent. Mais qui nous sourit avec tant de lumière quand on le reconnaît dans le regard de l'autre, quand on le calme dans une caresse lente, comme on apaise un petit animal effrayé qu'on prend dans sa main.
Les caresses et les baisers déploient un horizon, et tracent des sentiers incertains où peu à peu c'est tout ce qu'il y a de sauvage dans cette solitude – ce qui prend alors le nom de désir – qui va venir s'étirer. Comme le vent ouvre dans le ciel un chemin à la lumière qui vient alors briller sur les pulsations de la mer.

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